Eau, feu, air... terre !

  Première journée du voyage et nous connectons déjà avec les quatre éléments !  Quelle efficacité naturelle!

L’eau.

  Nous arrivons à la station de pompage du camping que nous avions d’abord manquée au passage, faute de ne pas savoir à quoi cela ressemblait.  Vous auriez devinez-vous que c’était les deux grands poteaux avec des oses en tire-bouchons au milieu de la forêt ?  J’avoue que dit comme ça, c’est un peu étrange que nous ne l’ayons pas vue tout de suite, mais les néophytes que nous sommes en VR ont complètement loupé le tout. Qu’à cela ne tienne, fiers comme des pans, nous emplissons le réservoir d’eau de la roulotte pour s’épargner les pipis nocturnes dans une bécosse au milieux des bois.  Or, il manque une simple petite pièce qui fait toute la différence : le bouchon !  Chaque goutte que nous déposons dans le dit réservoir se transforme instantanément en piscine publique pour fourmis. Un simple bout de plastique peut être si utile!

Feu.

  Résignés à faire pipi avec les ratons laveurs, nous nous installons enfin pour camper et préparer le souper sur notre bon vieux poêle de camping.  Il a du vécu, mais il a toujours été un fidèle compagnons de voyage.  Mais voilà que Mme. la bonbonne de nafte qui alimente le poêle nous informe de manière fracassante qu’elle ne veut pas poursuivre le voyage avec nous; Mme. fuit et s’enflamme !  C’est flamboyant comme manière de tirer sa révérence après tant d’années de service, parler en à Serge dont les sourcils ont frisés sous l’effet de la chaleur !

L’air.

  Les sourcils de Serge étant frisés, je n’arrive pas trop à décoder son expression faciale lorsqu’il m’appelle en renfort.  Est-il encore calme ou inquiet?  Je doute jusqu’à ce qu’il me demande s’il croit que l’on devrait arroser Mme. la bonbonne qui tente d’entraîner la table à pique-nique en bois dans son party de retraite.  Je n’étais pas très forte en physique au secondaire, mais je me souviens que du gaz en feu et de l’eau ne font pas bon ménage.  Dans un élan d’enthousiasme Serge s’approche de Mme. la bonbonne et tente de souffler un peu dessus pour calmer ses ardeurs.  Ici, aucun besoin de notes de cours du secondaire pour se souvenir que feu et air aiment festoyer ensemble, Serge a maintenant le toupet fondu et fusionné avec ses sourcils !

Terre.

  Éclair de génie, Serge que je ne reconnais plus vraiment physiquement, mais qui a une douce odeur de petit cochon de lait sur la braise, gratte maintenant le sol pour amasser de la terre qu’il jette sur le poêle, la bonbonne et la table enflammés.  Or, ses cils fondus l’empêchent de voir qu’il ramasse aussi des aiguilles de pins bien séchées ce qui transforme instantanément le tout en un feu de camp !  Je nous imagine chantant « feu, feu, joli feu, ta chaleur nous réjoui… » avec des guimauves sur un bâton quand Serge me ramène durement à la réalité.

Serge: «On a perdu le contrôle!»

Roxane: «On va mettre JUSTE de la terre.  Noé sort la grosse cuillère de service du bac de cuisine, la terre est trop dure, on va devoir creuser…»

Noémie: «Y’en n’a pas, y’a juste une louche !»

Serge: «Ça va exploser !»

Roxane: «Noémie, sort de la roulotte!»

Serge: «Non, il faut qu’elle reste là, c’est là qu’elle est la plus protégée !»

Roxane: » Y’a une bonbonne de propane de 20 livres sur la roulotte, elle va peut-être exploser aussi si le feu va jusque là !»

Noémie: «Qu’est-ce que je fais ?!?!?»

Roxane: «Sors !  Vas plus loin dans le bois!»

  La filleule adorée est prête à sortir, gougounes et louche à la main, quand Serge (j’imagine que c’est lui, il a beaucoup changé physiquement au cours des dernières minutes), me crie que le party de retraite de Mme. la bonbonne et M. le vieux poêle est enfin fini !

  Soulagés, nous allons nous coucher bien connectés avec les quatre éléments et en se disant que demain il faudra s’acheter un nouveau poêle !

Commentaires

commentaires